L’Observatoire national des discriminations et de l’égalité dans l’enseignement supérieur (ONDES) vient de publier ses derniers travaux. Le résultat est sans appel : l’accès à une simple information sur l’accès aux masters fait l’objet de profondes inégalités.

Porté par France universités et l’université Gustave Eiffel, avec le soutien du ministère de l’Enseignement supérieur et du Défenseur des Droits, l’ONDES s’intéresse aux discriminations dans l’accès aux masters. En février dernier, 6366 courriels ont été envoyées aux responsables de formation de 2122 masters dans 84 universités différentes. Précision importante : couvrant toutes les disciplines universitaires, ces courriels provenaient de candidats fictifs dont les noms et prénoms évoquaient pour les uns une origine française pour les autres une origine maghrébine.

Image décorative d'un groupe participant à une réunion.

Constat 1. Les candidats d’origine maghrébine ont 12,3% de chances en moins d’obtenir une réponse à une simple demande d’information. « Les résultats obtenus n’ont pas un caractère ponctuel ou conjoncturel : ils sont plutôt de nature structurelle », relève l’équipe de chercheurs. En clair, ce n’est pas un phénomène épisodique : on discrimine en profondeur.

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Constat 2. Les filières qui discriminent les candidats et candidates originaires d’Afrique du Nord sont à la fois les plus sélectives et les plus attractives. Ce sont celles qui offrent les meilleurs débouchés professionnels. Conséquence : « pour accéder à ces formations, les candidates et candidats discriminées devront redoubler d’effort », relève l’étude. En clair, le résultat de leur investissement éducatif est bien pénalisé par leur origine !

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Constat 3. Candidates et candidats d’origine maghrébine : même punition ! Les premières sont autant pénalisées par leur origine que les seconds. Commentaire de Philippe Liotard, président de la commission permanente des chargés de mission égalité et diversité dans les universités, interrogé par le Monde : « Cette étude rend visible l’invisible, mais aussi l’impensable »

Dans un pays où l’accès au marché du travail est encore largement conditionné par le diplôme (le taux de chômage des non diplômés est 4 fois supérieur à celui des diplômés d’un niveau supérieur à Bac+2), il n’est ni juste ni admissible de laisser perdurer une telle inégalité de traitement. Cette étude vient de nouveau rappeler l’urgence défendue par la Fondation Mozaïk de changer les mentalités et les pratiques aussi bien dans les organisations privées que dans les structures publiques.
Lutter contre les discriminations l’emploi en amont, dès les études supérieures, est indispensable pour permettre à chacune et chacun d’accéder à un emploi à la hauteur de ses compétences.

 

Retrouvez l’intégralité de l’étude de l’ONDES